"Le Joyau du Vexin Normand"
Les horaires d'ouverture de la collégiale
Du 1er octobre au 31 mars :
Du lundi au vendredi de 10h à 17h30
Le samedi de 10h à 17h30 (sauf les jours avec cérémonies)
Le dimanche de 9h30 à 12h
Du 1er avril au 30 septembre :
Du lundi au vendredi de 10h à 19h00
Le samedi de 10h à 17h30 (sauf les jours avec cérémonies)
Le dimanche de 9h30 à 12h
Cet édifice, datant du xiVe siècle, est d'une taille imposante et inattendue pour un si petit village.
La collégiale a un plan cruciforme. Elle est composée d'un chœur de 20,90 m de long, plus long que la nef qui ne fait que 15,65 m et d'un transept large de 10,40 m.
La voûte de 18 m de haut était autrefois lambrissée, mais elle a été refaite en briques sous forme de voûte en berceau brisé en 1768, le berceau de bois existant encore dans les chapelles latérales.
Au nord et au sud, elle comporte deux chapelles accolées au chœur, celle du nord donne sur la sacristie qui était auparavant la salle capitulaire.
L'ensemble est construit en pierre de Vernon.
La façade du XIV° siècle est encadrée par deux tours massives appuyées sur des contreforts, qui évoquent davantage l'art roman que l'art gothique. Son centre est décoré d'une grande baie, la « gigantesque verrière occidentale », comme on en rencontre dans le style gothique normand (par exemple à la cathédrale Notre-Dame de Bayeux qui n'atteint pas toutefois ces dimensions) et dont le remplage est caractéristique du style gothique rayonnant.
Sur le côté sud, où est située l'actuelle entrée de l'édifice, se trouve une chapelle construite en 1528 à usage paroissial, dont l'architecture appartient au gothique flamboyant.
La croisée du transept n'est curieusement pas surmontée d'une tour centrale comme il est d'usage dans le gothique normand à cette époque, contrairement à la collégiale Notre-Dame de Vernon ou celle des Andelys par exemple.
Il ne demeure des vitraux originaux que l'oculus quadrilobé de la chapelle du nord, représentant le Christ en croix entouré de la Vierge et de saint Jean. L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 13 juin 1913.
Mobilier et statuaire
Les fonds baptismaux sont du XVIII° siècle ainsi qu’une croix se trouvant au-dessus du confessionnal.
La chaire est du XII° siècle, elle repose sur un socle représentant symboliquement les quatre évangélistes.
Les 36 stalles du chœur datent de la fondation de l'église, elles sont parmi les plus anciennes de France.
Les retables et les boiseries sont du XVII° siècle.
La reconstruction de l'orgue de tribune (buffets classés du xviie siècle) - jugée trop onéreuse - a été abandonnée au profit de l'achat et de l'installation d'un orgue numérique ALLEN Elite Opus II, tout spécialement conçu pour cet édifice et inauguré le 18 mai 2008 par Sophie Véronique Cauchefer-Choplin.
La statuaire est très riche. Parmi les plus remarquables :
Sur le mur nord de la nef, un groupe de l'Annonciation avec la Vierge et l'ange Gabriel.
Dans le transept nord, Sainte Véronique et sainte Marie l'Egyptienne, ainsi qu'un Ecce Homo du XV° siècel
Dans le transept sud, une Sainte Marguerite
Dans la chapelle nord, on trouve : Sainte Cécile du XIV° siècle, Saint Laurent (statue polychrome), Saint Denis, Saint Martin du XV° siècle.
Histoire
A l’origine existait une église dédié à Saint-Aubin. Elle était située sur l’actuelle Place de la Collégiale ainsi que son cimetière (déplacé en 1765). Cette église dépendait de l’Abbaye du Bec donnée vers l’an 1141 par Alvered de Gamaches.
Au début du XIVème siècle, Enguerrand III de Marigny projette de fonder un collège de 12 chanoines. Avec l’aide du roi, Philippe le Bel, Enguerrand obtint le patronage de l’église conclut le 10 juin 1308 suite à un échange imposé aux religieux de l’Abbaye du Bec. Dès lors, Enguerrand se consacre à sa future collégiale. Il jette l’église Saint Aubin par terre et en construit une autre sous le nom de la Sainte Vierge où il y fonda une collégiale avec l'approbation du roi, de l'archevêque de Rouen, Bernard de Farges, et du pape français, Clément V. Sa réalisation demandera 3 années de travaux, de 1310 à 1313, et 4 000 pierres de Vernon.
La collégiale a reçu :
- les approbations royales en février 1310
- les approbations épiscopales en mai 1311 et l'approbation papale ( Clément V le 1er mai 1311) et fut consacrée à Notre-Dame de l'Assomption le 9 septembre 1313.
L'église fut consacrée le 9 septembre 1313 par le Cardinal Nicolas de Fréauville, cousin d’Enguerrand. La dépouille d'Enguerrand de Marigny, après sa disgrâce et sa mort, fut rapporté à la collégiale d'Écouis en 1326 et installée dans le chœur.
Au début du XIV° siècle est construite une chapelle du côté nord de la nef, entre la tour de façade et le transept. En 1528 est lancée la construction de la chapelle Saint-Aubin, du côté sud de la collégiale, dédiée au service paroissial.
Elle accueillera plusieurs rois de France, dont Louis XI et Louis XII. Elle eut aussi comme chanoine Saint Vincent de Paul.
Notre-Dame d'Écouis restera collégiale jusqu'à la Révolution. Le chapitre de la collégiale est supprimé le 24 août 1790.
Durant la Révolution, elle fut convertie en temple de la Raison en 1794, puis servira d'atelier puis de grange jusqu'en 1797. C'est à la Révolution que la collégiale perdit sa flèche, tout comme son mobilier, brûlé et le portail s'est trouvé modifié.
Rendue enfin au culte, elle devint l'église paroissiale d'Écouis.
Auteurs : M. et Mme WIART